Sénégal : engouement pour les études coraniques durant les vacances scolaires

8:38 - September 25, 2016
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L’initiative s’est propagée ces dernières années dans la capitale sénégalaise. Le temps des grandes vacances, les potaches apprennent les préceptes de la religion musulmane. Pour joindre l’utile à l’agréable, les encadreurs alternent apprentissages et activités ludiques.

Pas d’enfants dans les rues du quartier en cette matinée estivale. Contraste avec l’animation habituelle des grandes vacances. Plus loin, on entend des voies juvéniles psalmodier en chœur des versets du Coran. Le son vient de l’école Hlm 2, à quelques mètres de la mairie. Dans une salle de classe, 70 filles et fillettes suivent des cours de vacances islamiques. Chaque jour, les enseignements commencent à 9h. Il en ainsi du lundi au vendredi. Les garçons occupent une autre salle. Au fil des rangées, le maître coranique, oustaz pour d’autres, veille à l’ordre. Taille moyenne, collier de barbe et couvre-chef sur la tête, Abdoulaye Diop entend « aider les enfants à en connaître un peu plus sur leur religion ».
Pendant un mois et demi, les enfants apprennent les préceptes de la religion musulmane. Tabara, 5 ans, avec son voile, nous récite le verset qu’elle a appris. La fillette est venue avec sa grande sœur, Penda. « Ce sont mes parents qui m’ont envoyée ici ». Depuis lors, elle a appris « des hadiths et quelques versets du Coran ». A chaque tranche d’âge, sa méthode d’apprentissage. Les plus grandes prennent des cours sur leurs cahiers. « Pour les plus petites, elles répètent après moi », explique le jeune oustaz inscrit au département d’Arabe de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. C’est le cas de la petite Awa, assise sur le même banc que Penda.
Aux alentours de 13h, l’heure de la descente approche. C’est aussi le moment d’entonner les chants appris durant ce camp de vacances. En arabe et en wolof, les fillettes chantent les louanges du prophète Muhammad (Psl). Au signal du maître, la ribambelle de fillettes se précipite vers la porte. Dans la cour, plongées dans leurs jeux et courses-poursuites, elles se dégourdissent les jambes. La descente se fait sous la supervision de Papa Idy Diène, l’un des initiateurs de ces cours de vacances islamiques. Il se relaie avec son ami Karamoko Diallo, le coordonnateur de l’association « On fait du social. « Nous payons 60.000 FCfa par mois aux maîtres », confie-t-il, ajoutant que leur « objectif est d’occuper les enfants dans des activités religieuses durant les grandes vacances ». La participation des enfants est gratuite.
Sport-Etudes
Dans le quartier voisin de Ben Tally, l’ambiance est au rendez-vous. L’école Biscuiterie B se trouve dans le prolongement du marché Nguélaw. Dans la cour, plusieurs enfants jouent. Abdourahmane Mbaye vient de clôturer la colonie de vacances islamique qui a réuni quelque 80 enfants pendant 10 jours. « Nous voulons inculquer à ces jeunes enfants les valeurs de l’Islam », renseigne l’organisateur de l’évènement. Entre apprentissages religieux et activités sportives, l’équipe composée de dix personnes a encadré les enfants de 9h à 18h. « Chaque jour, nous traitons un thème sur le bon comportement, les ablutions, la prière, entre autres », précise oustaz Mbaye. La cérémonie de clôture a réuni les parents et les enfants. La « participation symbolique » qui prend en compte le déjeuner est fixée à 5.000 FCfa. Au groupe scolaire islamique Rahmah, établi à Amitié 3, les cours de vacances sont une tradition. De mi-juillet à mi-septembre, la centaine d’enfants inscrits alterne mémorisation du Coran et apprentissage de la langue arabe. Dans l’annexe située à quelques rues, les petits élèves exécutent des kata de taekwondo sous l’œil du maître, selon le chargé du programme islamique, Serigne Mouhamadou Mansour Sy Ndiaye. La seule innovation de cette année, c’est la journée continue. Elle se termine à 17h 30.
Lesoleil

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