Autorité gouvernementale et règlement avec les Talibans pour la paix en Afghanistan

10:27 - February 17, 2019
Code de l'info: 3468763
Il existe de nombreux groupes terroristes dans le monde dont les Talibans qui contrairement à certains groupes comme Desh qui cherchent à s'infiltrer dans de nombreux pays du monde, se limitent au contrôle de l'Afghanistan. 
Le groupe se considère comme faisant partie de la société afghane, affirme qu'il bénéficie du soutien de la population et que sa présence dans les pourparlers de paix permettra au peuple afghan de prospérer.
 
L’Hojat-ol-islam Seyed Hosseini Mazari, chef de l’Afghan Voice Agency (AVA), a déclaré que les Talibans, le peuple afghan et le gouvernement devaient être les seules parties dans les discussions.
 
L’Hojat-ol-islam Mazari a indiqué :  « Les talibans et le gouvernement afghan ne sont ni indépendants ni libres. L'Afghanistan est sous l'influence des États-Unis et les Talibans sont dirigés par le Pakistan, le Qatar et l'Arabie saoudite. Il arrive parfois que le gouvernement supplie les Talibans de participer aux discussions de paix alors que les Talibans sont eux-mêmes divisés. Les États-Unis contrôlent la situation dans ce pays, et ne permettent pas à des États qui ne sont pas en accord avec eux, de s’ingérer dans les affaires de l'Afghanistan. La Russie et la Chine, voisins de l'Afghanistan au Moyen-Orient, et l'Iran qui a une influence dans la région et même dans le monde, peuvent contribuer à l’instauration de la paix en Afghanistan. Les Iraniens peuvent apporter une aide réelle car la sécurité de l'Afghanistan est nécessaire à la sécurité de l'Iran.  »
 
« Malheureusement, a-t-il dit, étant donné les conditions créées par l'Occident et les États-Unis, la Russie et la Chine ne peuvent pas entrer facilement en ligne. Alors que l’Iran, la Russie et la Chine négocient avec les Talibans, les États-Unis perturbent les relations de ces pays avec les centres d’Afghanistan et internationaux. Des négociations entre les Talibans et les Usa sont impossibles et échoueront en Afghanistan, car population en Afghanistan ne compte pas sur cette tendance et les pays voisins n'accepteront pas un tel plan de paix. Je crois que les Etats-Unis cherchent à renverser le régime des Talibans en l'amenant sur la scène politique. Pour cela ils ont amené Gulbuddin Hekmatyar (chef du Parti islamique d’Afghanistan) dans le champ électoral et après s’être assuré de son échec, ont introduit un autre groupe à vocation internationale, pour nuire aux voisins de l’Afghanistan.  »
 
Il a ajouté : « Les Etats-Unis ne se soucient pas du tout du peuple afghan, leurs objectifs sont l’Inde, la Chine, la Russie et l’Iran, et les terroristes qui causent l’insécurité sont pour eux, un simple instrument. L'Afghanistan est un carrefour et un centre d'éducation au terrorisme peu coûteux. L’ISIS qui a une perspective internationale et peut servir les États-Unis, peut nuire aux pays voisins, notamment les pays islamiques. La création d'un gouvernement intérimaire est difficile à imaginer et la situation en Afghanistan, ne nécessite pas une telle action. Si cela arrivait, les pays de la région comme l'Iran, la Russie et la Chine s’y opposeraient et ce gouvernement ne réussirait pas.  »
 
Le chef de l’Afghan Voice Agency (AVA) a souligné : « La réunion en Turquie qui s'est tenue l'année dernière pour la paix en Afghanistan, a été un grand pas en avant, avec la présence de représentants des Talibans. Des représentants du bureau politique des Talibans au Qatar, des représentants du parti islamique du Hekmatyar et du Haut Conseil afghan pour la paix participaient à la réunion, et ont discuté des moyens de réaliser la paix en Afghanistan. A la Conférence de paix de Moscou qui s'est tenue le 9 novembre 2013, le représentant des États-Unis avait un rôle de contrôle et le gouvernement afghan n'a pas assisté à la réunion. Seuls les représentants du Haut Conseil pour la paix étaient présents. Cependant, la conférence a renforcé les efforts de la présidence afghane pour lancer une nouvelle initiative de paix. Pour la première fois, une délégation du groupe des Talibans était officiellement en session. »
 
« Le gouvernement afghan, a-t-il ajouté, n’a pas assisté à ce sommet et le Haut Conseil pour la paix, en tant qu’organe indépendant, a décidé d’assister à la réunion. Des représentants de l'Iran, de la Chine, du Pakistan, du Tadjikistan, de l'Ouzbékistan, du Turkménistan, du Kazakhstan et de l'Inde, ainsi que des représentants du groupe des Talibans assistaient à la réunion. Suivant cette tendance, le président afghan, Ashraf Ghani, a assisté à la conférence de Genève le 28 novembre 2018, et a annoncé les détails de son nouveau plan de paix avec le groupe des Talibans. La conférence avait lieu à Genève, en Suisse. La présidence de la conférence était organisée conjointement par l’Afghanistan et l’ONU. Sur la feuille de route pour la paix, il était précisé que les Talibans devaient accepter la constitution et qu’il était possible d’envisager une modification de la constitution en fonction de la loi. Ashraf Ghani, président de l'Afghanistan, au sommet de Genève, a annoncé qu'il disposait d'une "feuille de route" pour la paix de l'Afghanistan, tandis que le groupe des Talibans, rejetant le nouveau plan de paix, ne reconnaissaient que les États-Unis dans les négociations précisant qu’au cours de ces 18 années, l’Émirat islamique (Taliban) s'était battu et avait négocié avec les États-Unis. »
 
Il a encore souligné : « Zalmai Khalilzad, Envoyé spécial des États-Unis pour la paix en Afghanistan, a eu deux réunions avec des représentants des Talibans au Qatar, et une autre réunion à Abou Dhabi, capitale des Émirats arabes unis. Le gouvernement afghan a envoyé une délégation de 12 personnes au Qatar, pour négocier avec les représentants des Talibans qui ont refusé de parler aux émissaires de Kaboul. Le groupe des Talibans a annoncé le 17 décembre 2018, que des négociations entre les représentants des Talibans et les Américains, avaient eu lieu le 26 décembre aux Émirats arabes unis. Le Haut Conseil de la paix d’Afghanistan a considéré cette réunion aux Émirats arabes unis, comme un premier pas concret du Pakistan pour la paix en Afghanistan. Les Talibans ont appelé Khalilzad à diverses réunions pour convaincre les États-Unis de retirer leurs troupes d'Afghanistan, de remettre le gouvernement provisoire afghan aux Talibans, de retirer ce groupe de la liste noire des Nations unies et des États-Unis, de libérer leurs prisonniers et de reconnaître officiellement leur bureau au Qatar.»
 
Il a indiqué : « Certains médias pakistanais ont rapporté que l’abrogation de l’accord de sécurité entre l’Afghanistan et les États-Unis, était une des conditions des talibans pour la poursuite des pourparlers avec la partie américaine, accord légalisant la présence des troupes américaines en Afghanistan. Moscou a annoncé que la Russie reconnaissait les Talibans non pas en tant que groupe armé et terroriste, mais en tant que groupe politique, et souhaitait jouer un rôle plus important dans les pourparlers de paix en Afghanistan. »
 
« Depuis le sommet de Moscou, nous pouvons constater une accélération du processus de paix avec la présence de Zalmai Khalilzad qui a mené plusieurs séries de pourparlers avec les Talibans et le gouvernement afghan. Le 30 décembre 2018, le président américain, Donald Trump, a annoncé qu'il retirerait la moitié de ses troupes d'Afghanistan, ce qui a surpris de nombreux responsables politiques d'autres pays. Le 12 décembre, le président des États-Unis, dans une lettre au Premier ministre pakistanais Imran Khan, a appelé à une résolution des problèmes de la paix en Afghanistan, et à amener les Talibans à la table des négociations, ce qu’il a accepté ».
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